Bernard Debré, médecin, député UMP de Paris et membre du comité
national d'éthique, estime dans un entretien au "Journal du dimanche"
que la grippe A/H1N1 "reste une grippette" qui "n'est pas dangereuse"
et qu'"il faut siffler la fin de la partie".
Alors que le Premier ministre François Fillon table sur "plusieurs
millions de Français" atteints à partir de septembre et évoquait "un
risque de ralentissement de l'économie" lors d'une conférence de presse
vendredi, Bernard Debré se veut rassurant.
"Cette grippe n'est pas dangereuse. On s'est rendu compte qu'elle était
peut-être même un peu moins dangereuse que la grippe saisonnière. Alors
maintenant, il faut siffler la fin de la partie!", déclare-t-il au JDD.
"Ce type de grippe était attendu et il faisait très peur" car "tout le
monde avait à l'esprit le phénomène de la grippe aviaire H5N1, qui est
très dangereuse pour l'homme avec un taux de mortalité de 60 à 65% mais
pas contagieuse car elle passe difficilement la barrière des espèces",
rappelle le professeur Debré, chef du service d'urologie de l'hôpital
Cochin.
"Nous appréhendions une redistribution des gènes pouvant faire sortir
un virus très virulent et très contagieux", explique-t-il, et "cette
loterie a eu lieu, mais elle a produit un bon numéro: le H1N1". "On
redoutait un valet de pique, on a tiré une dame de coeur", estime-t-il.
"A partir du moment où l'OMS (organisation mondiale de la santé, NDLR)
a, de façon un peu rapide, commencé à gesticuler, avec des communiqués
quotidiens et des conférences de presse à répétition, les gouvernements
n'avaient pas vraiment d'autres choix que de suivre", concède ce député
de la majorité, "je leur reproche d'avoir ensuite succombé à une
sur-médiatisation politique de cet événement". "Tout ce que nous
faisons ne sert qu'à nous faire peur (...) il est inutile d'affoler les
populations sauf à vouloir leur marteler, à des fins politiques, le
message suivant: bonnes gens dormez sans crainte, nous veillons sur
vous", ajoute Bernard Debré.
AP - 26/07/2009